Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/242

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que les brises d’O. et d’E ; nous verrons tout à l’heure ce que ces brises leur apportent. Le soleil darde pendant tout le jour ses rayons non tempérés par la brise sur cette masse pierreuse, il s’y accumule une énorme quantité de chaleur qui rayonne pendant toute la nuit et empêche le refroidissement de l’atmosphère. Voilà pourquoi les écarts nyctéméraux, qui sont de 10° à la Grande-Terre, sont de 1°, 5 ou 2° sur le plateau ; mais ce n’est là qu’une cause lente de débilitation et un léger inconvénient. Une longue jetée réunit Dzaoudzi à Pamanzi ; pendant l’hivernage, des monceaux de varechs, d’algues, de raisins des tropiques etc. arrachés au fond de la rade, s’accumulent au Nord de cette jetée, y pourrissent et produisent des effluves empestées ; pendant la saison sèche, après le renversement de la mousson, le même phénomène se reproduit, mais cette fois au Sud de la jetée. Enfin à 600 mètres de Dzaoudzi, dans l’angle Ouest de Pamanzi, s’étend l’immense marais de Fongouzou, qui forme le plus terrible foyer d’infection palustre qu’il y ait peut-être dans le monde. Ce sont ses miasmes que les brises d’Est apportent aux habitations de Dzaoudzi par la coupée de l’Est, et quand elles soufflent, amenant avec elles des myriades de moustiques, tous les habitations du plateau sont instantanément saisis par la fièvre. Dzaoudzi ne renferme pas une goutte d’eau. Deux fois par jour une chaloupe va chercher, à la Grande-Terre, la maigre ration des fonctionnaires et des soldats. En résumé, pas de sommeil, pas d’air, pas d’eau, pour