Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/26

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été diversement interprété ; Ephore a-t-il voulu parler d’éruptions volcaniques ? Dans ce cas cette Cerné pourrait être la Grande Comore ou Mayotte ; plutôt la Grande Comore qui renferme un volcan encore en activité ; cette mention d’île brûlante, dans une direction qui répond à peu près à celle des Comores, n’est pas isolée ; elle se retrouve dans Edrist, et acquiert une certaine importance. S’agit-il simplement de feux allumés par les naturels, et analogues à ceux qui trompèrent Hannon sur la côte occidentale d’Afrique ? Cette observation s’appliquerait encore parfaitement aux Comores qui paraissent littéralement en feu, chaque année, au moment où les indigènes brûlent les herbes et les broussailles pour planter leur riz.

Quelques auteurs ont confondu la Cerné d’Ephore avec la Cerné d’Hannou et l’ont placée à l’ouest de l’Afrique. S’il est vrai que le mot Cerné signifie fin, dernière(36), il a pu être appliqué à plusieurs îles situées sur les limites du monde connu des anciens ; mais la position orientale de l’île Cerné, dont parle Pline, est clairement démontrée par le passage que j’ai cité et en outre par ce passage de Lycephron : « L’aurore se lève, laissant Tithon dans son lit près de Cerné ».

Je placerai ici, en supprimant une foule de détails absurdes et en déclarant, tout d’abord, qu’il est généralement regardé comme un conte, le récit d’Iambulus rapporté par Diodore de Sicile(37).

Un marchand grec, nommé Iambulus, fut pris par des pirates, en se rendant dans la partie de l’Arabie ou se trouvent les parfums, et conduit sur la côte d’