Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/271

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de la Réunion ; ce sont la canne de Java, blanche et jaune, la canne Diard, la canne violette d’Otaïti, la canne rubannée. Les trois premières sont les plus sucrées et acquièrent un beau volume ; leur inconvénient est de fleurir, de n’offrir que peu de temps pour la manipulation et d’être plus attaquable par le borer. Elles croissent mieux dans les plaines que sur les hauteurs et donnent de beau sucre quand elles sont brassées dans la saison convenable. La canne violette d’Otaïti ne fleurit pas ; elle est plus vivace et résiste mieux sur les versants, par conséquent dans les terrains les plus secs. Son écorce, plus dure que celle de la canne jaune, la rend plus difficile à manipuler ; on doit la planter de préférence sur les hauteurs et les plateaux peu arrosés ; elle est moins attaquable par le borer. La canne rubanée ; très-vivace, fournit des jets très-abondants mais grêles, son écorce est coriace ; elle donne peu de jus et est peu recherchée des noirs, aussi l’emploie-t-on en bordure des champs et des chemins, c’est sa seule valeur. Les cannes poussent vite et bien ; les champs de plaine peuvent être entretenus 8 à 10 ans sans être déssouchés ; il y en a même dont les souches ont 15 à 20 ans et produisent encore ; mais il faut soigner les champs et couper, chaque année, les cannes en temps convenable. Supposons le terrain défriché, débarrassé surtout des racines du faux dattier, mouranda, qui repoussent sans cesse si elles ne sont dessouchées, on doit tracer des sillons espacés de 2 mètres en plaine, et sur les hauteurs, d’autant moins distants que le terrain