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VIII

Insalubrité. – La saison sèche et l’hivernage. – Epoque favorable à l’ arrivée des européens. – Principales maladies. – Acclimatement. – Mortalité. – Statistique.


Mayotte est loin d’être un pays sain. Sur le littoral on vit dans l’atmosphère empestée des marais mixtes ou salés qui garnissent toutes les criques ; une large ceinture de bancs de vase et de corail tenant aux assises de l’île, découvre, à mer basse, ainsi que l’immense surface de polypiers, des récifs ; il s’en dégage, sous un soleil ardent, des effluves éminemment malsaines. Dans l’intérieur, les pluies torrentielles de l’hivernage entraînent les terres mises à nu par d’imprudents défrichements, délayent un humus chargé de matières organiques en décomposition et le charrient dans les vallées, ravinent les terres argileuses et ocreuses formées par l’altération de roches volcaniques récentes, et produisent des émanations telluriques à peu près aussi nuisibles que celles des marais.

Ces causes de maladies n’ont pas pendant toute l’année la même intensité ; deux saisons, bien tranchées, partagent l’année à Mayotte, la saison sèche qui commence à la fin d’avril et dure jusqu’au commencement d’octobre, et la saison humide ou hivernage qui occupe les autres mois ; l’année pathologique se divise de la même manière en bonne saison qui répond à la saison sèche, et mauvaise saison, saison malsaine, qui répond à la saison des pluies ou hivernage