Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

habitants sont de couleur noire. On les appelle Nerhin. Ils portent le manteau nommé Azar et la Fouta. C’est une peuplade audacieuse, brave et marchant toujours armée. Quelquefois ils s’embarquent sur des navires et attaquent les bâtiments de commerce…. Entre cette île et le rivage maritime on compte un jour et demi de navigation ; entre elle et l’île Zaledj nommée El-Anfrandji, on compte une journée ».

A première vue, en ne tenant un compte exact ni des distances ni des dimensions, il semble qu’Edrisi ait voulu parler de Madagascar et des Comores. La grande île Cherboua, voisine de trois ou quatre plus petites, à deux journées environ de la côte des Zendjes, l’île Andjabé (1), dont le nom rappelle si bien Anjouan, peuplée de Musulmans et de Zendjes mêlés, l’île Kermedet avec ses noirs pirates, et surtout l’île du volcan, ont une frappante analogie avec Madagascar, Anjouan, Mohéli et la Grande Comore ou Angazidja. L’illusion cesse quand on compare la description d’Edrisi avec les renseignements donnés, sur quelques îles malaises, par les auteurs arabes qui l’ont précédé.

Tout d’abord, ce que raconte Edrisi, sur les productions des îles Zaledj, a été presque littéralement copié dans Abou-Zeïd ; seulement Abou-Zeïd attribuait cette particularité, non aux îles de Zaledj, mais au pays des Zendjes : « Le pays des Zendj, dit Abou-Zeïd, est vaste. Les plantes qui y croissent, telles que le dhorra (le mil) qui est la base de leur nourriture, la canne à sucre et les autres plantes y sont d’une couleur noire ».