Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/35

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le pays des Arabes…. ; présentement le commerce est ordinaire de Oman à cette île…. ».

« Au pied de l’île Kiloa, dit Ibn-Saïd, est l’île de Kermoua qui a environ 330 milles de circuit ; ses habitants sont des nègres pirates. A l’est est l’île du Volcan, où se trouve une montagne qui ne cesse de vomir du feu pendant la nuit, et d’où s’échappe constamment de la fumée pendant le jour ; ses habitants sont des Zendj ; don pourtour est d’environ 300 milles.

A la suite de ces îles qui dépendent de Kiloa sont les îles Raneh, bien connues des navigateurs. La principale est Serira…. Parmi les îles Raneh, on distingue encore l’île Anfoudja…. La principale nourriture des habitants de ces îles est la banane…. ».

Il est évident que l’île Kiloa ou Kiloua d’Ibn-Saïd est la même que l’île Calabar de Soliman et que l’île Cala, placée par Abou-Zeïd, à moitié route entre l’Arabie et la Chine. Nous sommes donc bien loin d’El-Banès du Zanguebar, et de la côte de Sofala, et cependant nous retrouvons, appliqués aux îles malaises, les noms et les détails introduits par Edrisi dans sa description des îles Zaledj voisines du Zanguebar. Il faut donc admettre ou qu’Edrisi croyait les îles malaises voisines de la côte des Zendjes, supposition fort possible quand on songe à l’énorme déplacement vers l’est qu’il faisait subir à la côte orientale d’Afrique, ou bien, qu’ayant une connaissance certaine d’îles qui se trouvaient près de cette côte, il les aura confondues avec les îles Zabedj décrites par Soliman et Abou-Zeïd, trompé par plusieurs points frappants de ressemblance. Cette dernière hypothèse est d’autant plus