Page:Ghil - Légende d’âmes & de sangs, 1885.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
12
LÉGENDE D’AMES ET DE SANGS

vant de dessus les roses, il se demande s’il n’a pas aimé que les roses.....

« Aimai-je un rêve ?
» Mon doute, amas de nuit ancienne, s’achève
» En maint rameau subtil, qui, demeuré les vrais
» Bois mêmes, prouve, hélas ! que bien seul je m’offrais
» Pour triomphe, la faute idéale de roses. »

Alors, il se rappelle les Chasses aux « blancheurs qui ondoient. » Chasse vaines, hélas ! et quand, harassé, le pauvre Faune s’endort au lourd soleil, en se souve- nant d’un Couple de naïades évanouies, le dernier vers est une ironie ou un sanglot, — chose bien humaine et vraie :

« Couple, adieu ; je vais voir l’ombre que tu devins.

A Stéphane Mallarmé, est-ce une peine ou un plaisir que je fais ? Si une peine, il me pardonnera, je l’es- père : car, il sentira, dans mon erreur, mon vouloir