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la représentation la plus étendue et la plus intense en les temps, de « cette réalité constamment vivante, constamment changeante, aux diverses parties liées intimement et qui se pénètrent mutuellement », dont parlait Henri Poincaré. Conception poétique qui implique donc, au principe et en départ de valeur générale, la connaissance par la science, ses partielles certitudes comme ses probabilités, en les divisions diverses où la méthode humaine doit le moins rigidement possible ranger son acquis expérimental, et hypothétique.

Cependant, ce n’est point de partie plus ou moins étendue de cette connaisse qu’il se doit toute assimiler, que le Poète prendra matière d’inspiration. Il ne s’exaltera point, d’inspiration égotiste, sur telle ou telle division du savoir humain ou sur telle époque particulière de la vie de l’Humanité, à l’exclusion du retentissement vibratoire en son poème de tels rapports que lui commandent les autres sciences, ou tous autres stades de l’évolution des individus et des sociétés. Il ne doublera pas, en poète didactique, la parole du savant dont l’émotion craint de dévier les lignes du document