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qu’il avait égalé l’art même du Hugo de la Légende Des Siècles. Ils sont aussi, pleins de redites et, de plus en plus le « moi » Stradien domine tout, répétant qu’en son concept est le salut…

L’erreur de Strada a été de croire qu’œuvrer grand, était œuvrer multiplement. Erreur encore, à quarante ans, vers la moitié du siècle, de se soustraire à la Vie et à l’évolution des idées qui, si rapidement et gravement transmuaient la pensée directrice, sans qu’il le sût autrement qu’en vagues et épars échos — qu’il recueillait cependant et interprétait mal, trop souvent… Donc, il vaut mieux pour son renom ne retenir du poète que nous disons puissant que les quatre livres que nous venons de nommer, un ou deux encore, peut-être.

Malgré son postulat Théiste à la manière de Hugo, Strada peut être compté pour poète « scientifique ». — Les livres dont nous parlons ont dû être écrits vers le milieu du xixe siècle, et « l’Épopée » vraisemblablement a été inspirée par la Légende des Siècles et sans doute aussi, du souvenir des Poèmes de Leconte de Lisle. Et comme lui, Strada dut être impressionné par les travaux sur