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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. II.

CHAPITRE II.

De l’union et de la prospérité intérieure de l’Empire romain dans le siècle des Antonins.

Principes du gouvernement.

Ce n’est pas seulement par l’étendue et par la rapidité des conquêtes que nous devons juger de la grandeur de Rome. Le souverain des déserts de la Russie donne des lois à une partie du globe bien plus considérable. Sept ans après son départ de Macédoine, Alexandre avait érigé des trophées sur les rives de l’Hyphase[1]. En moins d’un siècle, l’invincible

  1. Ils furent érigés entre Lahore et Déli, environ à égale distance de ces deux villes. Les conquêtes d’Alexandre dans l’Indostan se bornèrent au Pendj-ab, contrée arrosée par les cinq grandes branches de l’Indus. (*)
    (*) L’Hyphase est un des cinq fleuves qui se jettent dans l’Indus ou le Sinde, après avoir traversé la province du Pendj-ab, nom qui, en persan, signifie cinq rivières. De ces cinq fleuves, quatre sont connus dans l’histoire de l’expédition d’Alexandre : ce sont l’Hydaspe, l’Acésinès, l’Hydraote, l’Hyphasis. Les géographes ne sont pas d’accord sur la correspondance qu’il faut établir entre ces noms et les noms modernes. Selon d’Anville, l’Hydaspe est aujourd’hui le Shantrow, l’Acésinès est la rivière qui passe à Lahore, ou le Rauvee ; l’Hydraote s’appelle Biah, et l’Hyphasis Caûl. Rennell, dans les cartes de sa Géographie de l’Indostan, donne à l’Hydaspe le nom de Behat ou Chelum, à l’Acésinès celui de Chunaub, à l’Hydraote celui de Rauvee, à l’Hyphasis celui de Beyah. Voy. d’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 340, et la Description de l’Indostan, par James Rennell, t. II, p. 230, avec la carte. Un Anglais, M. Vincent, a traité depuis toutes ces questions avec étendue ; et les ressources qui ont aidé ses recherches, le soin