Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 1.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. III.

ches les plus minutieuses dans les annales romaines ne nous font découvrir qu’avec peine trois rebellions[1] peu importantes, étouffées au bout de quelques mois, sans même que l’on eût été obligé d’en venir au hasard d’une bataille[2].

Successeur désigné.

Dans les monarchies électives, la mort du souverain est un moment de crise et de danger. Les empe-

  1. Le premier de ces rebelles fut Camillus-Scribonianus, qui prit les armes en Dalmatie contre Claude, et qui fut abandonné par ses troupes en cinq jours ; le second, Lucius-Antonius, dans la Germanie, qui se révolta contre Domitien ; et le troisième, Avidius-Cassius, sous le règne de Marc-Aurèle. Les deux derniers ne se soutinrent que peu de mois, et ils furent mis à mort par leurs propres partisans. Camillus et Cassius colorèrent leur ambition du projet de rétablir la république ; entreprise, disait Cassius, principalement réservée à son nom et à sa famille.
  2. Cet éloge des soldats est un peu exagéré. Claude fut obligé d’acheter leur consentement à son couronnement : les présens qu’il leur fit, et ceux que reçurent en diverses autres occasions les prétoriens, causèrent aux finances un notable dommage. Cette garde redoutable favorisa d’ailleurs souvent les cruautés des tyrans. Les révoltes lointaines furent plus fréquentes que ne le pense Gibbon : déjà, sous Tibère, les légions de la Germanie voulaient séditieusement contraindre Germanicus à revêtir la pourpre impériale. Lors de la révolte de Claudius-Civilis, sous Vespasien, les légions de la Gaule massacrèrent leur général, et promirent leur assistance aux Gaulois, qui s’étaient soulevés. Julius-Sabinus se fit déclarer empereur, etc. Les guerres, le mérite et la discipline sévère de Trajan, d’Adrien et des deux Antonins, établirent quelque temps plus de subordination. (Note de l’Éditeur)