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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. V.

Si ces deux princes ont quelques rapports entre eux, ce n’est que dans la célérité de leurs entreprises et dans les victoires remportées sur leurs concitoyens. [A. D. 193-197.]En moins de quatre ans[1], Sévère subjugua les provinces opulentes de l’Asie et les contrées belliqueuses de l’Occident ; il vainquit deux compétiteurs habiles et renommés, et défit des troupes nombreuses, non moins aguerries et aussi bien disciplinées que ses soldats. Tous les généraux romains connaissaient alors l’art de la fortification et les principes de la tactique : la supériorité constante de Sévère fut celle d’un artiste qui fait usage des mêmes instrumens avec plus d’adresse et d’industrie que ses rivaux. Je ne donnerai point la description exacte de toutes ses opérations militaires : comme les deux guerres civiles soutenues contre Niger et contre Albinus diffèrent très-peu dans la conduite, dans les succès et dans les suites, je rassemblerai sous un seul point de vue les circonstances les plus frappantes qui tendent à développer le caractère du vainqueur et l’état de l’empire.

Conduite des deux guerres civiles. Artifices de Sévère.

Si la dissimulation et la fausseté ont été bannies du commerce ordinaire de la société, elles ne semblent pas moins indignes de la majesté du gouverne-

    contre toutes les forces de l’Égypte, et conversant en même temps avec les sages de cette contrée.

  1. En comptant depuis son élection, 13 avril 193, jusqu’à la mort d’Albinus, 19 février 197. Voy. la Chronologie de Tillemont.