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Conquête de l’Arabie. A. D. 629-632.

La conquête de la Mecque entraîna la foi et la soumission des tribus arabes[1], qui, suivant les vicissitudes de la fortune, avaient respecté ou dédaigné l’éloquence et les armes du prophète. L’indifférence pour les cérémonies et les opinions religieuses forme encore aujourd’hui le caractère des Bédouins, et il est vraisemblable qu’ils adoptèrent la doctrine du Koran, ainsi qu’ils la professent, c’est-à-dire sans y mettre beaucoup d’intérêt. Cependant quelques-uns d’entre eux, plus obstinés que les autres, demeurèrent fidèles à la religion et à la liberté de leurs ancêtres ; et la guerre de Honain a été surnommée avec raison, la guerre des idoles, car Mahomet avait fait vœu de les détruire, et les confédérés de Tayef avaient juré de les défendre[2]. Quatre mille idolâtres s’avancèrent à la hâte et en secret, afin d’attaquer le conquérant à l’improviste ; ils regardaient en pitié la stupide négligence des Koreishites ; mais

    sulmans eux-mêmes. Les chrétiens sont admis sans difficulté dans le port de Moka, et même dans celui de Gedda, et on n’a interdit aux profanes que la ville et l’enceinte de la Mecque. (Niebuhr, Description de l’Arabie, p. 308, 309 ; Voyage en Arabie, t. I, p. 205-248, etc.)

  1. Abulféda, p. 112-15 ; Gagnier, t. III, p. 67-88 ; d’Herbelot, art. Mohammed.
  2. Abulféda (p. 117-123) et Gagnier (t. III, p. 88-111) racontent le siége de Tayef, le partage du butin, etc. Al-Jannabi fait mention des machines et des ingénieurs de la tribu de Daws. On croyait que le fertile terrain de Tayef était une portion de la Syrie, amenée en cet endroit par le déluge universel.