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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/110

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ville ? Bari est tombée ; la frayeur a saisi Tarente ; la Calabre sera délivrée ; et si nous sommes maîtres de la mer, on peut arracher la Sicile des mains des infidèles. Mon frère, ajoutait-il (et rien n’est plus propre que ce nom de frère à blesser la vanité des Grecs), pressez les secours maritimes que vous devez me fournir ; respectez vos alliés, et défiez-vous des flatteurs[1]. »

Nouvelle province des Grecs en Italie. A. D. 890.

La mort de Louis et la faiblesse de la maison Carlovingienne anéantirent ces hautes espérances ; et à qui que ce fût des deux nations qu’appartînt l’honneur de la réduction de Bari, les empereurs grecs, Basile et son fils Léon, en recueillirent les avantages. La Pouille et la Calabre reconnurent de gré ou de force leur souveraineté ; une ligne idéale du mont Garganus à la baie de Salerne, montre que la plus grande partie du royaume de Naples était soumise à l’empire d’Orient. Au-delà de cette ligne étaient les ducs ou les républiques d’Amalfi[2] et de Naples, qui, n’ayant jamais manqué aux devoirs de

  1. L’épître originale de l’empereur Louis II à l’empereur Basile, monument curieux du neuvième siècle, a été publiée pour la première fois par Baronius (Annal. eccles., A. D. 871, nos 51-71), d’après un manuscrit d’Erchempert, ou plutôt de l’historien anonyme de Salerne, tiré de la Bibliothéque du Vatican.
  2. Voyez une excellente dissertation De republicâ Amalphitanâ, dans l’Appendix (p. 1-42) de l’Historia Pandectarum (Trajecti ad Rhenum, 1722, in-4o.), par Henri Brenckmann.