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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/114

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des ravages exercés par les Arabes, les Francs et les Grecs dans l’Italie méridionale, je choisirai deux ou trois anecdotes qui feront connaître les mœurs de ces peuples. [A. D. 873.]1o. Les Sarrasins aimaient à profaner aussi-bien qu’à piller les monastères et les églises. Au siége de Salerne, un chef musulman avait établi son lit sur la table de la communion, et toutes les nuits il immolait la virginité d’une religieuse. Tandis qu’il s’efforçait de vaincre la résistance que lui opposait une d’entre elles, une poutre détachée du toit par adresse ou par accident vint tomber sur sa tête, et la mort de cet impudique musulman fut attribuée à la colère de Jésus-Christ, qui prenait enfin la défense de sa fidèle épouse[1] ; [A. D. 874.]2o. les Sarrasins assiégeaient les villes de Bénévent et de Capoue : les Lombards, après avoir vainement demandé du secours aux successeurs de Charlemagne, implorèrent la clémence et l’appui de l’empereur grec[2]. Un

    t. V, p. 23) et de Camillo Pellegrino (t. II, part. I, p. 246). Ces deux ouvrages étaient extrêmement rares à l’époque où Muratori les a réimprimés.

  1. Baronius (Annal. eccles., A. D. 874, no 2) a tiré cette histoire d’un manuscrit d’Erchempert, qui mourut à Capoue quinze années après l’événement. Mais un faux titre a trompé ce cardinal, et nous ne pouvons citer que la Chronique anonyme de Salerne (Paralipomena, c. 110), composée vers la fin du dixième siècle, et publiée dans le second volume de la Collection de Muratori. Voyez les Dissertations de Camillo Pellegrino (t. II, part. I, p. 231-281, etc.).
  2. Constantin Porphyrogenète (in vit. Basil., c. 58,