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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/122

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et furent réduits à conquérir, à la pointe de l’épée, leur subsistance journalière. Cette redoutable épée servit tour à tour aux princes de Capoue, de Bénévent, de Salerne et de Naples, dans les querelles qui s’élevaient entre eux ; la valeur et la discipline des Normands déterminaient la victoire en faveur du parti qu’ils adoptaient, et ils avaient soin de maintenir l’équilibre des pouvoirs, de peur que la prépondérance de l’un des états ne rendît leurs secours moins importans, et leurs services moins utiles. Ils occupèrent d’abord un camp fortifié, situé au milieu des marais de la Campanie ; mais la libéralité du duc de Naples leur procura bientôt un établissement plus commode et plus solide. Il bâtit pour eux, à huit milles de sa résidence, [Fondation d’Averse. A. D. 1029.]la ville d’Averse qu’il fit fortifier pour lui servir de boulevard contre Capoue. Il leur accorda la jouissance du blé et des fruits, des prairies et des bois de ce fertile canton[1]. La

  1. Ce récit n’est pas exact. Après la retraite de l’empereur Henri II, les Normands, réunis sous les ordres de Rainolfe, s’étaient emparés d’Averse, alors petit château du duché de Naples. Il n’y avait que peu d’années qu’ils en étaient maîtres, lorsque Pandolphe IV, prince de Capoue, trouva moyen de s’emparer par surprise de Naples. Sergius, maître des soldats et chef de cette république, sortit, avec les principaux citoyens, d’une ville où il ne voyait pas sans horreur s’établir une domination étrangère ; il se retira dans Averse ; et, lorsque avec l’aide des Grecs et celle des citoyens fidèles à leur patrie, il eut rassemblé assez d’argent pour satisfaire l’avidité des aventuriers normands, il vint à leur tête