Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

empereurs grecs s’étaient occupés sans cesse des moyens de rentrer dans cette belle province ; mais l’éloignement et la mer opposèrent des obstacles invincibles à leurs efforts les plus vigoureux. Des expéditions dispendieuses, après quelques lueurs de succès, finissaient par ajouter de nouvelles pages de calamités et d’humiliations aux annales de Byzance ; une seule de ces expéditions lui coûta vingt mille de ses meilleurs soldats, et les musulmans victorieux se raillèrent d’une nation qui donnait à des eunuques, non-seulement la garde de ses femmes, mais aussi le commandement de ses guerriers[1]. Après un règne de deux siècles, les Sarrasins se perdirent par leurs divisions[2]. L’émir refusa de reconnaître l’autorité du roi de Tunis ; le peuple se souleva contre l’émir ; les chefs envahirent les villes : le dernier des rebelles gouvernait à son gré son village ou son château, et le plus faible de deux frères qui se faisaient la guerre implora le secours des chrétiens. Partout où se trouvait le danger, les Normands étaient prompts à accourir et à se rendre utiles. Arduin, agent et interprète des Grecs, enrôla cinq cents chevaliers ou guerriers à cheval sous le drapeau de Maniacès, gouverneur de la Lombardie. Lorsqu’ils

  1. Luitprand, in Legations, p. 485. Pagi a jeté du jour sur cet événement, d’après l’histoire manuscrite du diacre Léon (t. IV, A. D. 965, nos 17-19).
  2. Voyez la Chronique arabe de la Sicile, ap. Muratori, Script. rer. ital., t. I, p. 253.