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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/177

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Les troupes de Guiscard étaient sous les armes, enorgueillies par le succès et prêtes à marcher aux combats. La princesse Anne, dans le langage d’Homère, compare leur troupe à un essaim d’abeilles[1] ; mais j’ai fait connaître plus haut quelles étaient les plus grandes forces du duc des Normands : il les embarqua cette fois sur cent vingt navires, et comme la saison était très-avancée, il préféra le havre de Brindes[2] à la rade ouverte d’Otrante. Alexis, crai-

    (Alexiad., l. I, p. 32) est assez prouvé par le poète Apulien (l. IV, p. 270) :

    Romani regni sibi promisisse coronam
    Papa ferebatur.


    Et je ne conçois pas pourquoi ce nouveau trait de la juridiction apostolique déplaît à Gretser et à quelques autres défenseurs des papes.

  1. Voyez Homère, Iliade Β (Je hais cette manière pédantesque de citer les livres de l’Iliade par les lettres de l’alphabet grec), 87, etc. Ses abeilles présentent l’image d’une foule en désordre. Leur discipline et leurs travaux publics semblent être les idées d’un siècle postérieur (Virgile, Enéide, l. I).
  2. Guill. de la Pouille (l. V, p. 276). L’admirable port de Brindes était double ; le havre extérieur présentait un golfe qui se trouvait couvert par une île, se rétrécissait par degrés, et communiquait par une passe avec le havre intérieur, qui embrassait la ville des deux côtés. César et la nature ont travaillé à sa ruine : et que peuvent contre de pareils agens les faibles efforts du gouvernement napolitain ! (Swinburne, Travels in the two Sicilie, vol. I, p. 384-390.)