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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/249

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Sa mort. A. D. 1092.

Les lumières et l’éclat qui se répandirent sur l’Asie, dans un temps où l’Europe était plongée dans la plus profonde barbarie, peuvent être attribués à la docilité plutôt qu’aux connaissances des vainqueurs turcs. Ceux-ci durent une grande partie de leur sagesse et de leur vertu à un visir persan, qui gouverna l’empire sous le règne d’Alp-Arslan et de son fils. Nizam, un des ministres les plus éclairés de l’Orient, était traité par le calife comme l’oracle de la religion et de la science ; le sultan s’en reposait sur lui comme sur le fidèle ministre de son pouvoir et de sa justice. Après une administration de trente ans, la réputation du visir, sa fortune et même ses services lui furent imputés comme autant de crimes. Il fut renversé par les intrigues d’un de ses rivaux unies à celles d’une femme, et sa chute fut accélérée par l’imprudence qu’il eut de dire qu’à son bonnet et à son écritoire, emblèmes de son office, se trouvaient attachés, par les décrets de Dieu, le trône et le diadème du sultan. Ce respectable ministre se vit, à l’âge de quatre-vingt-treize ans, chassé par son maître, accusé par ses ennemis, et assassiné par un fanatique : ses dernières paroles attestèrent son innocence, et Malek, après sa mort, n’eut plus qu’un petit nombre de jours sans gloire ;

    un des noms ou titres de Malek-Shah), est fixée au 15 mars, A. H. 471, A. D. 1079. le docteur Hyde a rapporté les témoignages originaux des Persans et des Arabes. (De Religione veterum Persarum, c. 16, p. 200-211.)