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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/391

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s’étaient retirés dans la petite ville de Cogni ou Iconium, située dans l’intérieur des terres, à plus de trois cents milles de Constantinople[1]. Loin de trembler pour leur capitale, les princes Comnène faisaient aux Turcs une guerre offensive, et la première croisade suspendit la chute de leur empire chancelant.

Expéditions par terre ; première croisade. A. D. 1101.

Dans le douzième siècle, trois grandes émigrations partirent de l’Occident pour aller par terre délivrer la Palestine ; l’exemple et le succès de la première croisade excitèrent le zèle des pèlerins et des soldats de la Lombardie, de la France et de l’Allemagne[2]. [Deuxième croisade de Conrad III et Louis VII. A. D. 1147]Quarante-huit ans après la délivrance du Saint-Sépulcre, l’empereur Conrad III et Louis VII, roi de France, entreprirent la seconde croisade pour secourir l’empire ébranlé des Latins de la Palestine[3].

  1. Iconium est cité par Xénophon comme un poste ; Strabon lui-même donne le titre équivoque de Κωμοπολις (Cellarius, t. II, p. 121) ; cependant saint Paul trouva dans cette place une multitude πληθος de juifs ou de gentils. Abulféda la décrit sous la dénomination corrompue de Kunijah, comme une grande ville, avec une rivière et un grand nombre de magnifiques jardins, à trois lieues des montagnes, et ornée, je ne sais pourquoi, du mausolée de Platon (Abulféda, Tabul. XVII, p. 303, vers. Reiske, et l’Index geographicus de Schultens, tiré d’ibn Saïd).
  2. Pour servir de supplément à l’histoire de la première Croisade, voyez Anne Comnène (Alexiad., l. XI, p. 331, etc., et le huitième livre d’Albert d’Aix).
  3. Pour la seconde croisade de Conrad III et de Louis VII, v. Guill. de Tyr (l. XVI, c. 18-29), Othon de Freysingen (l. I, c. 34-45, 59, 60), Matthieu Paris (Hist. major.