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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/45

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double chute de la ville et de l’empire de Constantin.

Migration des Bulgares. A. D. 680, etc.

I. Dans le cours de sa marche vers l’Italie, Théodoric[1], roi des Ostrogoths, avait passé sur le corps des Bulgares. Après cette défaite, le nom de Bulgare et le peuple lui-même disparurent durant un siècle et demi, et il y a lieu de croire que ce fut par de nouvelles colonies formées sur les rives du Borysthène, du Tanaïs ou du Volga, que fut de nouveau répandue en Europe cette dénomination, ou une dénomination à peu près semblable. Un roi de l’ancienne Bulgarie[2], étant au lit de la mort, donna à ses cinq fils une dernière leçon de modération et de concorde. Les jeunes princes la reçurent comme la jeunesse reçoit toujours les avis de la vieillesse et de l’expérience : ils enterrèrent leur père, ils partagèrent ses sujets et ses troupeaux, ils oublièrent ses conseils. Ils se séparèrent : se mettant à la tête de leur horde, ils cherchèrent fortune chacun de leur côté, et nous retrouvons bientôt le plus aventureux au cœur de l’Italie, sous la protection de l’exarque de Ravenne[3] : mais le cours de la migration se

  1. Voyez le chapitre XXXIX du tome septième de cet ouvrage.
  2. Théophane, p. 296-299 ; Anastase, p. 113 ; Nicéphore. C. P. p. 22, 23. Théophane place l’ancienne Bulgarie sur les rives de l’Atell ou du Volga ; mais il fait déboucher ce fleuve dans l’Euxin ; et, d’après cette faute grossière, on ne peut avoir en lui aucune confiance.
  3. Paul Diacre (De gestis Langobard., l. V, c. 29, p. 881, 882), Camillo Pellegrino (De ducatu Beneventano, dis-