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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/49

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mille fantassins. Une longue côte de mer, coupée de vastes ports, couverte par une chaîne d’îles et presque à la vue des rivages de l’Italie, excitait à la navigation les naturels et les étrangers. Les chaloupes ou les brigantins des Croates étaient construits sur le modèle des embarcations des premiers Liburniens : cent quatre-vingts navires donnent l’idée d’une marine imposante ; mais nos marins ne pourront s’empêcher de sourire en entendant parler de ces vaisseaux de guerre dont l’équipage se composait de dix, vingt ou quarante hommes. On s’accoutuma peu à peu à les employer plus honorablement à l’usage du commerce : cependant les pirates esclavons étaient toujours en grand nombre et dangereux ; et ce n’est que sur la fin du dixième siècle que la république de Venise s’assura la liberté et la souveraineté du golfe[1]. Les ancêtres de ces rois dalmates étaient aussi étrangers à l’usage qu’à l’abus de la navigation ; ils habitaient la Croatie Blanche, l’intérieur de la Silésie et de la Petite-Pologne, à trente journées de la mer Noire, selon les calculs des Grecs.

Premier royaume des Bulgares. A. D. 640-1017.

La gloire des Bulgares[2] a été de peu de durée

  1. Voyez la Chronique anonyme du onzième siècle, attribuée à Jean Sagorninus (p. 94-102), et la Chronique composée au quatorzième siècle par le doge André Dandolo (Script. rerum italic., t. XII, p. 227-230), les deux plus anciens monumens de l’histoire de Venise.
  2. Les Annales de Cedrenus et de Zonare parlent, sous