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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/66

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le royaume d’Allemagne fut soumis plus de trente ans à l’humiliation du tribut, et toute résistance céda à la menace que firent les Hongrois de traîner en captivité les enfans et les femmes, et d’égorger tous les mâles qui auraient plus de dix ans. Je ne puis ni ne désire suivre les Hongrois au-delà du Rhin ; j’observerai seulement avec surprise, que les provinces méridionales de la France se ressentirent de l’orage, et que l’approche de ces redoutables étrangers effraya l’Espagne derrière ses Pyrénées[1]. [A. D. 900.]Le voisinage de l’Italie avait attiré leurs premières incursions, mais de leur camp de la Brenta ils virent avec quelque terreur la force et la population apparentes de la contrée qu’ils venaient de découvrir. Ils sollicitèrent la permission de se retirer ; le roi d’Italie rejeta leur demande avec orgueil : son obstination et sa témérité coûtèrent la vie à vingt mille chrétiens. De toutes les villes de l’Occident, Pavie, siége du gouvernement, était la plus célèbre par son éclat, et Rome elle-même ne l’emportait que par la possession des reliques des apôtres. [A. D. 924.]Les Hongrois parurent, et Pavie fut en flammes ; ils réduisirent en cendres quarante-trois églises, massacrèrent les

  1. Katona (Hist. ducum, etc., p. 107-499) a répandu le jour de la critique sur les trois règnes sanguinaires d’Arpad, de Zoltan et de Toxus. Il a recherché soigneusement ce qui avait rapport aux naturels du pays et aux étrangers ; toutefois j’ai ajouté à ces annales de gloire et de ravage la destruction de Brème, dont il ne semble pas avoir eu connaissance (Adam de Brème, I, 43).