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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/106

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d’Alexis est moins tragique : le marquis en fit présent au roi des Romains, et le lui envoya en Italie. Condamné à une prison perpétuelle, l’usurpateur fut transféré d’une forteresse des Alpes dans un monastère de l’Asie, et ne gagna pas beaucoup au change. Mais avant la révolution, Alexis avait donné sa fille en mariage à un jeune héros qui rétablit et occupa le trône des princes grecs[1]. [Théodore Lascaris, empereur de Nicée. 1204-1222.]Théodore Lascaris avait signalé sa valeur dans les deux siéges de Constantinople. Après la fuite de Mourzoufle, les Latins étant déjà dans la ville, il s’offrit au peuple et aux soldats pour leur empereur ; cette offre pouvait être un acte de vertu et était bien certainement une preuve de courage. S’il eût pu donner une âme à cette multitude, elle aurait écrasé sous ses pieds les étrangers qui la menaçaient ; mais le lâche désespoir des Grecs refusa son secours, et Théodore se retira dans l’Anatolie, pour y respirer l’air de la liberté, hors de la vue et de l’atteinte des conquérans. Sous le titre de despote et ensuite d’empereur, il attira sous ses drapeaux le petit nombre d’hommes courageux que le mépris de la vie soutenait contre l’esclavage ; et regardant comme légitime tout ce qui pou-

    le songe d’une matrone qui avait vu une armée dans le Forum, et un homme assis sur la colonne, frappant ses mains l’une contre l’autre, et jetant un grand cri.

  1. Ducange (Fam. byzant.) a examiné soigneusement et représenté avec clarté les dynasties de Nicée, de Trébisonde et d’Épire, dont Nicétas vit les commencemens sans en concevoir de grandes espérances.