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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/157

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zance, et perdirent les derniers restes de l’empire latin de l’Orient. La petite-fille de Baudouin II allia une seconde fois cette famille au sang de France et des Valois. Pour soutenir les frais d’un règne précaire et orageux, ils engagèrent ou vendirent toutes leurs anciennes possessions, et les derniers empereurs de Constantinople ne subsistèrent que des charités de Rome et de Naples.

Tandis que les aînés dissipaient leur fortune en courant les aventures romanesques, et que le château de Courtenai était profané par un plébéien, les branches cadettes de ce nom adoptif s’étendirent et se multiplièrent ; mais le temps et la pauvreté obscurcirent l’éclat de leur naissance. Après la mort de Robert, grand-bouteiller de France, ils descendirent du rang de princes à celui de barons ; les générations suivantes se confondirent avec les simples gentilshommes, et dans les seigneurs campagnards de Tanlai et de Champinelles on ne reconnaissait plus les descendans de Hugues Capet, Les plus aventureux : embrassèrent sans déshonneur la profession de soldat ; les autres, moins riches et moins actifs, descendirent, comme leurs cousins de la branche de Dreux, dans l’humble classe des paysans. Durant une période obscure de quatre cents ans, leur origine royale devint chaque jour plus douteuse, et leur généalogie, au lieu d’être enregistrée dans les annales du royaume, ne peut être vérifiée que par les recherches pénibles des généalogistes. Ce ne fut que vers la fin du seizième siècle, lorsqu’ils virent monter sur le