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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/166

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CHAPITRE LXII.

Les empereurs grecs de Nicée et de Constantinople. Élévation et règne de Michel Paléologue. Sa fausse réunion avec le pape et l’Église latine. Projets hostiles du duc d’Anjou. Révolte de la Sicile. Guerre des Catalans dans l’Asie et dans la Grèce. Révolutions et situation présente d’Athènes.

La perte de Constantinople rendit aux Grecs un instant de vigueur. Les princes et les nobles quittèrent le luxe de leur palais pour courir aux armes ; et les plus forts ou les plus habiles se saisirent des débris de la monarchie. [Rétablissement de l’empire grec.]On trouverait difficilement dans les longs et stériles volumes des annales de Byzance[1] deux princes comparables à Théodore Lascaris et à Jean Ducas Vatacès[2], qui replantèrent et maintinrent l’étendard romain sur les murs de Nicée en

  1. Pour les règnes des empereurs de Nicée, et principalement de Vatacès et de son fils, nous n’avons point d’autre écrivain contemporain que George Acropolita leur ministre ; mais Georg. Pachymères revint à Constantinople avec les Grecs à l’âge de dix-neuf ans (Hanckius, De Script. byzant., c. 33, 34, p. 564-578 ; Fabricius, Bibl. græc., t. VI, p. 448-460). Cependant l’histoire de Nicéphore Grégoras, quoique du quatorzième siècle, est une excellente relation des événemens depuis la prise de Constantinople par les Latins.
  2. Nicéphore Grégoras (l. II, c. 1) distingue entre le οξεια ορμη de Lascaris et l’ευσ‌ταδεια de Vatacès. Les deux portraits sont également bien dessinés.