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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/172

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tive d’une mort prochaine et le soupçon du poison ou de la magie, irritèrent la cruauté de l’empereur ; chacun de ses accès de colère coûtait la fortune ou la vie, la vue ou quelques membres à quelques-uns de ses parens et de ses principaux officiers ; et sur la fin de sa vie, le fils de Vatacès mérita du peuple, ou du moins de sa cour, le surnom de tyran. Offensé par le refus que fit une matrone de la famille des Paléologue, de donner sa fille, jeune personne d’une grande beauté, a un vil plébéien que l’empereur favorisait par caprice, il la fit mettre, sans égard pour son rang et son âge, jusqu’au cou dans un sac avec des chats dont on animait la fureur en les piquant avec des aiguilles. Dans ses derniers momens, Théodore exprima le désir d’obtenir le pardon de ses cruautés et de les effacer par la clémence ; [Minorité de Jean Lascaris. A. D. 1259. Août.]inquiet du sort d’un fils âgé de huit ans, que cet âge condamnait aux dangers d’une longue minorité, son dernier choix en confia la tutelle à la sainteté du patriarche Arsène et à la valeur de George Muzalon, grand-domestique, également chéri du prince et détesté du peuple. Les rapports des Grecs avec les Latins avaient introduit dans leur monarchie les titres et les priviléges héréditaires ; et les familles nobles[1] s’indi-

    jusqu’au moment où il y fut rappelé. Il raconte les exploits de Théodore et ses propres services, depuis le chapitre 53 jusqu’au c. 74 de son histoire. Voyez le troisième livre de Nicéphore Grégoras.

  1. Pachymèr. (l. I, c. 21) nomme et distingue quinze à vingt familles grecques ; και οσοι αλλοι, οις η μεγαλογενης σειρα