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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/196

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Veccus, ecclésiastique rempli de lumières et de modération, et les mêmes motifs obligeaient encore l’empereur à persévérer dans ses protestations publiques. Mais en particulier, il affectait de blâmer l’orgueil des Latins et de déplorer leurs innovations, et Paléologue avilissant son caractère par cette double hypocrisie, encourageait et punissait en même temps l’opposition de ses sujets. Du consentement des deux Églises, on prononça une sentence d’excommunication contre les schismatiques obstinés ; Michel se fit l’exécuteur des censures ecclésiastiques ; et lorsque les moyens de persuasion ne réussissaient pas, il employait les menaces, la prison, l’exil, le fouet et les mutilations, pierres de touche, dit un historien, du courage et de la lâcheté. Deux princes grecs qui régnaient encore avec le titre de despotes sur l’Étolie, l’Épire et la Thessalie, s’étaient soumis au souverain de Constantinople ; mais ils rejetèrent les chaînes du pontife romain, et soutinrent, avec succès, leur refus par les armes. Sous leur protection, les évêques et les moines fugitifs assemblèrent des synodes d’opposition, rétorquèrent le nom d’hérétique et y ajoutèrent le nom injurieux d’apostat. Le prince de Trébisonde prit le titre d’empereur que Michel n’était plus digne de porter, et même les Latins de Négrepont, de Thèbes, d’Athènes et de la Morée, oubliant le mérite de la conversion, se joignirent, soit ouvertement ou secrètement, aux ennemis de Paléologue. Ses généraux favoris, qui faisaient partie de sa famille, désertèrent ou trahirent successive-