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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/240

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empereur et son palais ; on célébra avec décence les obsèques de son père ; la tranquillité de la capitale annonçait sa soumission ; et cinq cents lettres envoyées dans les provinces dès le premier mois qui suivit la mort du monarque, leur apprirent ses dernières volontés. [Par Apocaucus.]L’ambition du grand-duc ou amiral Apocaucus fit disparaître l’heureuse perspective d’une minorité tranquille ; et pour rendre sa perfidie plus odieuse, l’auguste historien confesse l’imprudence qu’il avait eue d’élever Apocaucus à la dignité de grand-duc, contre l’avis de son souverain plus pénétrant que lui. Audacieux et rusé, avide et prodigue, l’amiral faisait alternativement servir tous ses vices aux vues de son ambition, et ses talens à la ruine de sa patrie. Enorgueilli par le commandement d’une forteresse et celui des forces navales, Apocaucus conspirait contre son bienfaiteur, et lui prodiguait en même temps des assurances d’attachement et de fidélité. Toutes les femmes de la cour de l’impératrice lui étaient vendues et agissaient d’après ses plans. [Par l’impératrice Anne de Savoie.]Il sut exciter Anne de Savoie à réclamer la tutelle de son fils ; on déguisa le désir de commander sous le masque de la sollicitude maternelle ; et l’exemple du premier des Paléologue instruisait sa postérité à tout craindre d’un tuteur perfide. [Par le patriarche.]Le patriarche Jean d’Apri, vieillard vain, faible et environné d’une parenté nombreuse et indigente, produisit une ancienne lettre d’Andronic, par laquelle l’empereur léguait le prince et le peuple à ses soins pieux. Le sort de son prédécesseur Arsène l’enga-