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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/249

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ville en cendres, mais les deux partis s’opposèrent également à ses fureurs, et le vainqueur, en dictant son traité, renouvela ses protestations de zèle et d’attachement pour le fils de son bienfaiteur. Le mariage de sa fille avec Jean Paléologue s’accomplit, et l’on stipula les droits héréditaires de son pupille ; mais toute l’administration fut confiée pour dix ans à Cantacuzène. On vit deux empereurs et trois impératrices s’asseoir à la fois sur le trône de Constantinople, et une amnistie générale calma les craintes et assura les propriétés des sujets les plus coupables. On célébra les noces et le couronnement avec un extérieur de concorde et de magnificence également dépourvues de réalité. Durant les derniers troubles, on avait dissipé les trésors de l’état, et dégradé ou vendu jusqu’aux meubles du palais. La table impériale fut servie en étain ou en poterie, et la vanité remplaça l’or et les bijoux par du verre et du plomb doré[1].

Règne de Jean Cantacuzène. A. D. 1347, 8 janvier. A. D. 1355, janv.

Je me hâte de conclure l’histoire personnelle de Jean Cantacuzène[2] ; sa victoire lui valut l’empire ;

  1. Nicéphore Grégoras (l. XV, 11). Il y avait cependant encore quelques perles fines, mais bien clairsemées ; le reste des pierres n’avait que παντοδαϖην χροιαν προς το διαυγες.
  2. Cantacuzène continue son histoire et celle de l’empire depuis son retour à Constantinople jusqu’à l’année qui suivit celle où son fils Matthieu abdiqua, A. D. 1357 (l. IV, c. 1-50, p. 705-911). Nicéphore Grégoras finit la sienne au synode de Constantinople, dans l’année 1351 (l. XXII, c. 3,