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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/287

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mais appelée révolte, [De la Chine méridionale. A. D. 1279.]se soutenait toujours dans les provinces méridionales, depuis Hamcheu jusqu’à Canton ; et les restes obstinés du courage et de la liberté, chassés de la terre, se réfugièrent sur les vaisseaux ; mais lorsque les Song se virent enveloppés et accablés par une flotte supérieure ; « il est plus glorieux pour un monarque, dit le plus brave de leurs champions, de mourir libre que de vivre esclave, » et il se précipita dans la mer tenant dans ses bras l’empereur encore enfant. Cent mille Chinois imitèrent cet exemple, et tout l’empire, depuis Tonkin jusqu’au grand mur, reconnut Cublai pour son souverain. Son ambition insatiable méditait la conquête du Japon ; la tempête détruisit deux fois sa flotte, et cette expédition malheureuse coûta inutilement la vie à cent mille Mongouls ou Chinois ; mais la force ou la terreur de ses armes réduisit les royaumes circonvoisins de la Korée, du Tonkin, de la Cochinchine, de Pégu, du Bengale et du Thibet à différens degrés de tribut et d’obéissance. Il parcourut l’océan, indien avec une flotte de mille vaisseaux ; une navigation de soixante-huit jours les conduisit, à ce qu’il paraît, à l’île de Bornéo, située sous la ligne équinoxiale ; et quoiqu’ils n’en revinssent pas sans gloire et sans dépouilles, l’empereur fut mécontent d’avoir laissé échapper le sauvage souverain de cette contrée.

De la Perse et de l’empire des califes. A. D. 1258.

II. Les Mongouls firent plus tard la conquête de l’Indoustan sous la conduite des princes de la maison de Timour ; mais Holagou-khan, petit-fils de Gengis,