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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/350

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Tanaïs, l’humble députation des consuls et des marchands d’Égypte[1], de Venise, de Gênes, de Catalogne et de Biscaye, qui faisaient le commerce de Tana ou Azoph, ville située à l’embouchure de la rivière. Ils lui offrirent des présens, admirèrent sa magnificence et se fièrent de leur sûreté à sa parole ; mais une armée formidable suivit promptement la visite paisible d’un émir qui avait examiné soigneusement la situation du port et la richesse des magasins. Les Tartares réduisirent la ville en cendres. Ils pillèrent et renvoyèrent les musulmans ; mais tous ceux des chrétiens qui ne s’étaient point réfugiés sur leurs vaisseaux, fuient condamnés à la mort ou à l’esclavage[2]. Un mouvement de vengeance le porta à brûler les villes d’Astracan et de Serai, monumens d’une civilisation naissante, et il se vanta d’avoir pénétré dans un pays où règne un jour perpétuel, phénomène extraordinaire d’après lequel ses docteurs

    ans avant cette époque par Toctamish, échappa aux armes d’un conquérant plus formidable.

  1. Le Voyage de Barbaro à Tana en 1436, après qu’on eut rétabli la ville, cite un consul égyptien du grand Caire (Ramusio, t. II, fol. 92).
  2. On trouve la relation du sac d’Azoph dans Sherefeddin (l. III, c. 55), et plus détaillée encore par l’auteur d’une Chronique italienne (André de Redusiis de Quero, in Chron. Tarvisiano, in Muratori, Scriptor. rerum italic., t. XIX, p. 802-805). Il avait conversé avec les Mianis, deux frères Vénitiens, dont un avait été député au camp de Timour, et l’autre avait perdu à Azoph ses trois fils et douze mille ducats.