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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/393

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en petit une idée de Bagdad ; la citadelle d’Amasie passait chez les Asiatiques pour imprenable. Dans le cours de ses expéditions rapides, Timour paraît avoir négligé ce coin obscur et rebelle de l’Anatolie. Mahomet, sans braver le vainqueur, maintint silencieusement, son indépendance, et chassa de sa province les derniers traîneurs tartares. Il se débarrassa du dangereux voisinage d’Isa ; ses autres frères, plus puissans, respectèrent dans leurs contestations la neutralité qu’il observa jusqu’au triomphe de Mousa ; alors il se déclara le vengeur et l’héritier de Soliman. Mahomet acquit l’Anatolie par un traité, et la Romanie par les armes. Le soldat qui lui présenta la tête de Mousa, fut récompensé comme le bienfaiteur du prince et des peuples. Durant les huit années qu’il régna seul et en paix, il s’occupa d’effacer les suites des discordes civiles, et de rétablir la monarchie ottomane sur une base plus solide. Sur la fin de sa vie, Mahomet fit choix de deux ministres sûrs. [Règne de l’empereur Amurath II, A. D. 1421, jusqu’au 9 février 1451.]Il les chargea de guider l’inexpérience de son fils Amurath ; et telles furent la prudence et l’union des deux visirs Ibrahim et Bajazet, qu’ils tinrent la mort de l’empereur secrète durant plus de quarante jours, jusqu’à l’arrivée de son successeur dans le palais de Bursa. Le prince Mustapha, ou un imposteur sous son nom, ralluma en Europe une nouvelle guerre. Le premier visir perdit une bataille et la vie ; mais

    p. 302 ; Busbequius, epist. I, p. 96, 97, in Itinere C. P. et Amasiano.