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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/434

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de réception, avec des familiarités criminelles ; mais cette injustice ou cette crédulité peuvent nous être utiles en nous apprenant à nous méfier des détails donnés par des voyageurs sur des nations étrangères et éloignées, et à ne pas croire légèrement des faits qui répugnent au caractère de l’homme et aux sentimens de la nature[1].

Indifférence de Manuel pour les Latins. A. D. 1402-1417.

Après son retour et la victoire de Timour, Manuel régna plusieurs années heureux et paisible. Tant que les fils de Bajazet recherchèrent son amitié et ménagèrent ses faibles états, il se contenta de son ancienne religion, et composa dans ses loisirs vingt dialogues théologiques pour sa défense. L’arrivée des ambassadeurs grecs au concile de Constance[2], annonça le rétablissement de la puissance ottomane en même temps que celle de l’Église latine : les conquêtes d’Amurath et de Mahomet rapprochèrent l’empereur du Vatican ; le siége de Constantinople

  1. Nous pourrions peut-être appliquer cette observation à la communauté des femmes que César et Dion-Cassius supposent avoir existé parmi les anciens Bretons (l. LXII, t. II, p. 1007). Voyez Dion, avec les remarques judicieuses de Reimar. Les Arreoy d’Otahiti, qu’on regardait d’abord comme de la plus grande évidence, nous paraissent moins criminels à mesure que nous acquérons la connaissance des mœurs de ce peuple amoureux et pacifique.
  2. Voyez Lenfant (Hist. du Concile de Constance, t. II, p. 576), et pour l’histoire ecclésiastique du temps, les Annales de Spondanus, la Bibliothéque de Dupin (t. XII) et les vingt-un et vingt-deuxième volumes de l’histoire ou plutôt de la continuation de Fleury.