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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/436

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duite et ses véritables intentions. [Conversation particulière de l’empereur Manuel.]Sur la fin de ses jours, l’empereur avait revêtu de la pourpre Jean Paléologue II, son fils aîné, sur lequel il se reposait de la plus grande partie du gouvernement. Dans un de ses entretiens avec son collègue, où il n’avait pour témoin que l’historien Phranza, son chambellan favori[1], Manuel développa à son successeur les vrais motifs de ses négociations avec le pontife de Rome[2]. « Il ne nous reste, dit Manuel, pour toute ressource contre les Turcs, que la crainte de notre réunion avec les Latins, la terreur que leur inspirent les belliqueuses nations de l’Occident, qui pourraient se liguer pour notre délivrance et leur destruction. Dès que vous serez pressé par les infi-

  1. Dès sa première jeunesse George Phranza ou Phranzès fut employé au service de l’état et du palais ; et Hanckius (De script. byzant., part. I, c. 40) a recueilli sa vie de ses propres écrits. Il n’était âgé que de vingt-quatre ans lorsque Manuel, en mourant, le recommanda à son successeur dans les termes les plus forts. Imprimis vero hunc Phranzen tibi commendo, qui ministravit mihi fidelitor et diligenter (Phranza, l. II, c. 1). L’empereur Jean lui montra cependant de la froideur, et préféra le service des despotes du Péloponnèse.
  2. Voyez Phranza, l. II, c. 13. Tandis qu’il existe tant de manuscrits grecs dans les bibliothéques de Rome, de Milan, de l’Escurial, c’est une honte que nous soyons réduits à des traductions latines et aux extraits de Jacques Pontanus (ad calcem Theophylact. Simocattæ, Ingolstadt, 1604), qui manquent également d’élégance et d’exactitude. (Fabricius, Bibl. græc., t. VI, p. 615-620.)