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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/457

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que les Latins de Florence réunissaient à la personne du pape huit cardinaux, deux patriarches, huit archevêques, cinquante-deux évêques et quarante-cinq abbés ou chefs d’ordres religieux. Les travaux de neuf mois et les débats de vingt-cinq séances opérèrent enfin la réunion des Grecs. Les deux Églises avaient agité quatre questions principales ; 1o. l’usage du pain azyme dans la communion ; 2o. la nature du purgatoire ; 3o. la suprématie du pape ; 4o. la procession simple ou double du Saint-Esprit. La cause des deux nations fut discutée par dix habiles théologiens. Le cardinal Julien employa son éloquence inépuisable en faveur des Latins ; et les Grecs eurent pour principaux champions, Marc d’Éphèse et Bessarion de Nicée. Nous ne passerons point sous silence une observation qui fait honneur aux progrès de la raison humaine. On traita la première de ces questions comme un point peu important qui pouvait varier sans conséquence selon l’opinion des temps ou des nations ; quant à la seconde, les deux partis convinrent qu’il devait y avoir un état intermédiaire de purification pour les péchés véniels. Quant à savoir si cette purification s’opérait par le feu élémentaire, c’était un point que dans peu d’années les contestans devaient avoir la commodité de

    Bâle ; mais l’erreur est palpable et peut-être volontaire. Les ecclésiastiques de toutes les classes qui furent présens à ce concile, et tous les prélats absens qui adhéraient expressément ou tacitement à ses décrets, n’auraient pas suffi pour composer ce nombre.