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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/90

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de la beauté, ou la pomme de discorde. 9o. L’incomparable statue d’Hélène. Nicétas décrit du ton de l’admiration et de l’amour la délicatesse de ses pieds, ses bras d’albâtre, ses lèvres de rose, son sourire enchanteur, la langueur de ses yeux, la beauté de ses sourcils arqués, et la parfaite harmonie de ses formes, la légèreté de sa draperie, et sa chevelure qui semblait flotter au gré du vent. Tant de beautés auraient dû faire naître la pitié ou le remords dans le cœur de ses barbares destructeurs. 10o. La figure virile ou plutôt divine d’Hercule[1], ranimé par la main savante de Lysippe ; il était d’une telle dimension que son pouce était de la grosseur, et sa jambe de la hauteur d’un homme ordinaire[2]. Il avait la poitrine et les épaules larges, les membres nerveux, les cheveux crépus et l’aspect impérieux ; sans massue, sans arc ou carquois ; sa peau de lion négligemment passée sur les épaules, il était assis sur un panier d’osier ; sa jambe et son bras droits étaient étendus de toute leur longueur ; son genou gauche plié, soutenait son coude et sa tête appuyée sur sa

  1. Pour nous donner l’idée de la statue d’Hercule, M. Harris a cité une épigramme et donné la figure d’une superbe pierre, qui cependant ne copie point l’attitude de la statue, qui représentait Hercule sans massue, la jambe et le bras droit étendus.
  2. Je transcris littéralement les proportions données par Nicétas, qui me paraissent très-ridicules, et feront peut-être juger que le bon goût prétendu de ce sénateur se réduisait à de l’affectation et de la vanité.