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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/180

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exercer les fonctions à volonté, par lui-même, ou par ses délégués. [L’empereur Louis de Bavière. A. D. 1328.]Environ cinquante ans après, on accorda le même titre à l’empereur Louis de Bavière, et la liberté de Rome fut ainsi reconnue par ses deux souverains, qui acceptèrent un office municipal dans l’administration de leur propre métropole.

Adresses de Rome aux deux empereurs.

Lorsque Arnaud de Brescia eut soulevé les esprits contre l’Église, les Romains cherchèrent adroitement, dans les premiers momens de la rebellion, à mériter les bonnes grâces de l’empereur, et à faire valoir leur mérite et leurs services dans la cause de César. [Conrad III. A. D. 1144.] Les discours de leurs ambassadeurs à Conrad III et à Frédéric Ier, offrent un mélange de flatterie et d’orgueil, de souvenirs traditionnels et d’ignorance de leur propre histoire[1]. Après quelques mots de plaintes sur le silence du premier de ces princes, et le peu d’intérêt qu’il paraissait témoigner à la ville de Rome, ils l’exhortèrent à passer les Al-

    extrait de cet acte de l’autorité du peuple, qu’il a tiré des Annales ecclésiastiques d’Odericus Raynaldus, A. D. 1281, nos 14, 15.

  1. Othon, évêque de Freysingen, a conservé ces lettres et ces discours (Fabricius, Bibliot. latin. medii et infimæ, t. V, p. 186, 187). Othon était peut-être de tous les historiens celui qui pouvait se vanter de la plus haute naissance ; il était fils de Léopold, marquis d’Autriche ; Agnès sa mère était fille de l’empereur Henri IV, et il était devenu frère et oncle de Conrad III et de Frédéric Ier. Il a laissé une chronique de son temps en sept livres, et une histoire De gestis Frederici I, en deux livres ; ce dernier ouvrage se trouve dans le sixième des Historiens de Muratori.