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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/190

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[Bataille de Tusculum. A. D. 1167.]batailles de Tusculum[1] et de Viterbe[2] des mémorables journées de Thrasymène et de Cannes. Dans la première de ces petites guerres, trente mille Romains furent battus par mille cavaliers allemands que Frédéric-Barberousse avait envoyés au secours de Tusculum ; et d’après les calculs les plus authentiques et les plus modérés, le nombre des morts fut de trois mille, et le nombre des prisonniers de deux mille. [Bataille de Viterbe. A. D. 1234.]Soixante-huit ans après, les Romains marchèrent contre Viterbe, ville de l’état ecclésiastique, avec toutes les forces de Rome ; par une rare coalition, l’aigle des Césars se trouva mêlée aux clefs de saint Pierre sur les drapeaux des deux armées, et les auxiliaires du pape se trouvaient commandés par un comte de Toulouse et un évêque de Winchester. Les Romains perdirent beaucoup de monde, et leur déroute fut honteuse ; mais si le prélat anglais a réellement porté leur nombre à cent mille hommes et leur perte à trente mille, la vanité d’un pèlerin a pu seule lui dicter cette exagération. Supposé qu’en rebâtissant le Capitole on eût fait revivre la politi-

  1. Je m’écarte de ma méthode ordinaire de ne citer que la date des Annales de Muratori, en considération de la sagesse avec laquelle il a pesé le témoignage de neuf auteurs contemporains sur la bataille de Tusculum (t. X, p. 42-44).
  2. Mathieu Paris, p. 345. L’évêque de Winchester qui commandait une partie de l’armée du pape, était Pierre des Roche. Il fut évêque trente-deux ans (A. D. 1206-1238), et l’historien anglais en parle comme d’un guerrier et d’un homme d’état (p. 178-399).