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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/212

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ignorans ou bien modestes, s’ils ne se sont pas donnés pour descendans du héros de Carthage.

Les Colonne.

Mais dans le nombre, et peut-être au-dessus des pairs et des princes de Rome, il faut distinguer les maisons rivales des Colonne et des Ursins, dont l’histoire particulière est une partie essentielle des Annales de Rome moderne. 1o. Le nom et les armes des Colonne[1] ont donné lieu à plusieurs étymologies bien incertaines ; et dans ces recherches, les orateurs et les antiquaires n’ont oublié ni la colonne de Trajan, ni les colonnes d’Hercule, ni la colonne à laquelle on attacha Jésus-Christ lors de sa flagellation, ni enfin la colonne lumineuse qui guida les Israélites dans le désert. C’est en 1104 que l’histoire en parle pour la première fois ; et l’explication qu’on donnait alors de leur nom, atteste leur pouvoir et leur antiquité. Les Colonne avaient provoqué les

    Ecclesiæ, vultumque gerens demissius altum
    Festa COLUMNA Jocis, nec non SABELLIA mitis ;
    Stephanides senior, COMITES, ANIBALICA proles,
    Præfectusque urbis magnum sine viribus nomen.

        (l. II, c. 5, 100, p. 647, 648.)

    Les anciens statuts de Rome (l. III, c. 59, p. 174, 175) distinguent onze familles de barons qui doivent prêter serment in consilio communi, devant le sénateur, qu’ils n’accorderont ni asile ni protection aux malfaiteurs, aux proscrits, etc., serment qu’on n’observait guère.

  1. Il est bien à regretter que les Colonne eux-mêmes n’aient pas donné au monde une histoire complète et critique de leur illustre maison. J’adopte l’idée de Muratori (Dissert. 42, t. III, p. 647, 648).