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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/27

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pereur grec[1], avec un courage inconnu à ses ancêtres, se chargeait de garder le Bosphore, et promettait de sortir de Constantinople à la tête de ses troupes nationales et mercenaires. Le sultan[2] de Caramanie annonçait la retraite d’Amurath et une diversion puissante dans l’Anatolie ; et si les flottes de l’Occident pouvaient occuper au même instant le détroit de l’Hellespont, la monarchie ottomane se trouvait inévitablement partagée et détruite. Le ciel et la terre devaient sans doute contribuer avec joie à la destruction des mécréans ; et le légat répandait, en termes prudemment équivoques, l’opinion d’un secours invisible du Fils de Dieu et de sa divine mère.

Ladislas, roi de Pologne et de Hongrie, marche contre les Turcs.

La guerre sainte était le cri unanime des diètes de Pologne et de Hongrie ; et Ladislas, après avoir passé le Danube, conduisit l’armée de ses sujets confédérés jusqu’à Sophie, la capitale des Bulgares. Ils remportèrent dans cette expédition deux brillantes victoires, qui furent attribuées, avec raison, à la va-

  1. Les historiens grecs, Phranza, Chalcocondyles et Ducas, ne représentent point leur prince comme un personnage fort actif dans cette croisade ; il paraît qu’après l’avoir sollicitée il la contraria par sa timidité.
  2. Cantemir lui attribue l’honneur du plan, et cite sa lettre pressante au roi de Hongrie. Mais les puissances mahométanes sont rarement instruites des affaires de la chrétienté, et la situation des chevaliers de Rhodes, ainsi que leur correspondance, donnent lieu de croire qu’ils eurent part à ce plan du sultan de Caramanie.