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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/342

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« Le Capitole[1], dit l’auteur anonyme, est ainsi nommé parce qu’il est la tête du monde : c’est de là que les consuls et les sénateurs gouvernaient autrefois la ville et toutes les contrées de la terre. Ses murs, très-élevés et d’une grande épaisseur, étaient couverts de cristal et d’or, et surmontés d’un toit de la plus riche et de la plus précieuse ciselure. Au-dessous de la citadelle se trouvait un palais d’or, pour la plus grande partie, orné de pierres précieuses, et qui valait à lui seul le tiers du monde entier. On y voyait rangées par ordre les statues de toutes les provinces, qui avaient une clochette au cou ; et par reflet d’un art magique[2], si une pro-

  1. L’auteur, après avoir décrit le Capitole, ajoute : Statuæ erant quot sunt mundi provinciæ, et habebat quælibet tintinnabulum ad collum. Et erant ita per magicam artem dispositæ, ut quando aliqua regio romana imperio rebellis erat, statim imago illius provinciæ vertebat se contra illam ; unde tintinnabulum resonabat quod pendebat ad collum ; tuncque vates Capitolii qui erant custodes senatui, etc. Il cite l’exemple des Saxons et des Suèves, qui, après avoir été subjugués par Agrippa, se révoltèrent de nouveau : Tintinnabulum sonuit ; sacerdos qui erat in speculo in hebdomadâ senatoribus nuntiavit. Agrippa retourna sur ses pas, et réduisit… les Persans (Anonym., in Montfaucon, p. 297, 298.)
  2. Le même écrivain assure que Virgile captus à Romanis exiit, ivitque Neapolim. Guillaume de Malmsbury, dans le onzième siècle (De gestis regn. anglor., l. II, p. 66) parle dans son ouvrage d’un magicien ; et au temps de Flaminius Vacca (nos 81, 103) on croyait vulgairement que les étrangers (les Goths) invoquaient les démons pour découvrir des trésors cachés.