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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/347

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ecclésiastiques à la pompe du culte ; mais il n’est pas besoin d’indiquer cette multitude d’autels, de chapelles et d’églises, objets de leurs pieuses fondations. Ces astres inférieurs sont éclipsés par l’éclat du Vatican, par le dôme de Saint-Pierre, le plus noble édifice qui ait jamais été consacré à la religion ; la gloire de Jules II, de Léon X et de Sixte-Quint s’y trouve liée aux talens supérieurs du Bramante, de Fontana, de Raphaël et de Michel-Ange. La munificence qui bâtit tant de palais et d’églises s’est occupée avec le même soin de faire revivre et d’égaler les ouvrages des anciens : on a relevé des obélisques étendus sur la poussière, on les a placés dans les lieux les plus apparens ; on a réparé trois des onze aquéducs des Césars et des consuls, on a amené sur une suite d’arcades de construction ancienne et nouvelle, des rivières artificielles qui jettent dans des bassins de marbre des flots d’une eau salutaire et rafraîchissante ; et le spectateur, impatient de monter les degrés de Saint-Pierre, est arrêté par une colonne de granit d’Égypte, qui s’élève à la hauteur de cent vingt pieds, au milieu de deux magnifiques fontaines dont l’abondance ne s’épuise jamais. Les antiquaires et les savans ont jeté du jour sur la topographie, la description et les monumens de l’ancienne Rome[1],

  1. Le P. Montfaucon partage en vingt jours les observations qu’il a faites sur les diverses parties de la ville (Diarium italic., c. 8-20, p. 104-301) : il aurait au moins dû les diviser en vingt semaines ou vingt mois. Ce savant bénédictin fait la revue des topographes de l’ancienne Rome ;