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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/52

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nua son voyage jusqu’à Trébisonde, où il apprit du prince de cet empire la mort récente d’Amurath. Loin de s’en réjouir, ce politique expérimenté laissa voir la crainte qu’un prince jeune et ambitieux n’adhérât pas long-temps au système sage et pacifique de son père. Après la mort du sultan, Marie sa veuve[1], chrétienne et fille du despote de Servie, avait été reconduite honorablement dans sa famille. Sur la réputation de son mérite et de sa beauté, l’ambassadeur la désigna comme la plus digne de fixer le choix de l’empereur. Phranza détaille et réfute toutes les objections qu’on pouvait élever contre cette proposition. La majesté de la pourpre suffit, dit-il, pour anoblir une alliance inégale ; l’obstacle de la parenté peut se lever par la dispense de l’Église au moyen de quelques aumônes ; l’espèce de tache attachée à son mariage avec un Turc est une circonstance sur laquelle on a toujours fermé les yeux, et Phranza

    pour un des ports extérieurs de l’Inde, invenitque navem grandem ibericam quâ in Portugalliam est delatus. Ce passage, écrit en 1477 (Phranza, l. III, c. 30), vingt ans avant la découverte du cap de Bonne-Espérance, est supposé ou miraculeux ; mais cette nouvelle géographie est entachée de l’erreur ancienne et absurde, qui plaçait dans l’Inde les sources du Nil.

  1. Cantemir, qui la nomme la fille de Lazare Ogli, et l’Hélène des Serviens, fixe l’époque de son mariage avec Amurath dans l’année 1424. On ne croira pas aisément que durant vingt-six années de cohabitation le sultan corpus ejus non tetigit. Après la prise de Constantinople elle se réfugia auprès de Mahomet II. (Phranza, l. III, c. 22.)