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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/63

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faire oublier, leurs ambassadeurs suivirent son camp pour demander que le prince turc payât et même augmentât la somme annuelle que recevait l’empire grec. Le divan fut importuné de leurs plaintes ; et le visir, ami secret des chrétiens, se vit contraint de leur faire connaître les sentimens de ses collègues. « Insensés et misérables Romains, leur dit Calil, nous connaissons vos desseins, et vous ignorez le péril où vous êtes ! Le scrupuleux Amurath n’est plus ; sa couronne appartient à un jeune vainqueur qui n’est enchaîné par aucune loi, et qu’aucun obstacle ne peut arrêter. Si vous échappez de ses mains, remerciez la bonté divine qui diffère encore le châtiment de vos péchés. Pourquoi vouloir nous effrayer d’une manière indirecte et par de vaines menaces ? Relâchez le fugitif Orchan, couronnez le sultan de Romanie, appelez les Hongrois des autres rives du

    plus ancien, puisqu’il fut composé dans l’île de Chios, le 16 août 1453, soixante-dix-neuf jours après la prise de Constantinople, et dans la première confusion d’idées et de sentimens excitée par un semblable événement. On peut tirer quelques aperçus d’une lettre du cardinal Isidore (in Farragine rerum turcicarum, ad calc. Chalcocondyles, Clauseri, Bâle, 1556) au pape Nicolas V et d’un Traité de Théodose Zygomala, qu’il adressa l’an 1581 à Martin Crusius (Turco-Græcia, l. I, p. 74-98, Bâle, 1584). Spondanus (A. D. 1453, nos 1-27) fait en peu de mots, mais en bon critique, la révision des faits et des matériaux divers. Je prendrai la liberté de négliger les relations de Monstrelet et des Latins, éloignés du lieu de la scène, qui toutes les fondent sur des ouï-dire.