Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/224

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posé de Francs et de Bataves[1], repassa le Rhin a la persuasion du vainqueur, ou forcé par la terreur de ses armes. Leur retraite rétablit la tranquillité générale ; et la puissance d’Aurélien fut respectée depuis le mur d’Antonin jusqu’aux colonnes d’Hercule.

Dès le règne de Claude, la ville d’Autun, seule et sans secours, avait osé se déclarer contre les légions de la Gaule. Après avoir éprouvé pendant un siége de sept mois toutes les horreurs de la famine, elle avait été prise d’assaut et saccagée[2]. Lyon, au contraire, avait résisté avec la plus grande opiniâtreté aux armes d’Aurélien. L’histoire dit que Lyon fut puni[3] ; elle ne parle pas de la récompense d’Autun. Telle est en effet la politique des guerres civiles. Les injures laissent des traces profondes : on oublie les services les plus importans.

    trope, IX, 13 ; Eusèbe, in Chron. De tous ces écrivains, les deux derniers seulement, non sans de fortes raisons, placent la chute de Tetricus avant celle de Zénobie. M. de Boze (Académ. des inscriptions, tom. XXX) ne voudrait pas les suivre, et M. de Tillemont (tom. III, p. 1189) ne l’ose pas. J’ai été de meilleure foi que l’un, et plus hardi que l’autre.

  1. Victor le jeune, in Aurel. On lit dans Eumène Batavicæ ; quelques critiques, sans aucune raison, voudraient changer ce mot en Bagaudicæ.
  2. Eumène, in vet. Paneg., IV, 8.
  3. Vopiscus, Hist. Aug., p. 246. Autun ne fut rétabli que sous le règne de Dioclétien. Voyez Eumène, De restaurandis scholis.