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la protection accordée par les Romains à des séditieux et à des fugitifs, il médita la conquête de l’Orient[1].

Guerre entre les Perses et les Romains. A. D. 296.

Ni la prudence ni l’honneur ne permettaient aux souverains de Rome d’abandonner la cause du roi d’Arménie. La guerre de Perse fut résolue. Dioclétien, avec cette dignité calme qui se montrait toujours dans sa conduite, fixa sa résidence à Antioche, d’où il préparait et dirigeait les opérations militaires[2]. Le commandement des légions fut donné à l’intrépide valeur de Galère, qui, pour cet objet important, se transporta des rives du Danube à celles de l’Euphrate. Les armées se rencontrèrent bientôt dans les plaines de la Mésopotamie, et se livrèrent deux combats où les succès furent douteux et balancés. [Défaite de Galère.]La troisième bataille fut plus décisive. Les troupes romaines essuyèrent une défaite totale, attribuée généralement à la témérité de Galère, qui osa attaquer avec un petit corps de troupes l’armée innombrable des Perses[3]. Mais, en examinant le

  1. Moïse de Chorène passe sous silence cette seconde révolution, que j’ai été obligé de tirer d’un passage d’Ammien-Marcellin (l. XXIII, 5). Lactance parle de l’ambition de Narsès. Concitatus domesticis exemplis avi sut Saporis ad occupandum Orientem magnis copiis inhiabat (De mortibus persecutorum, c. 9.)
  2. Nous pouvons croire sans difficulté que Lactance attribue à la timidité la conduite de Dioclétien. Julien, dans son discours, dit que ce prince resta avec toutes les forces de l’empire : expression très-hyperbolique.
  3. Nos cinq abréviateurs, Eutrope, Festus, les deux