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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/110

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venir des anciennes injures s’éteignit dans les jouissances de la paix. Les royaumes d’Arménie et d’Ibérie, du consentement mutuel et tacite des deux empires, furent rendus à leur douteuse neutralité. Dans les premières années du règne de Théodose, un ambassadeur persan vint à Constantinople pour effacer, par des excuses, les torts du dernier règne, qu’il ne prétendait pas justifier, et offrir, comme un tribut d’amitié et même de respect, un magnifique présent de pierres précieuses, d’étoffes de soie, et d’éléphans des Indes[1].

Aventures de Para, roi d’Arménie.

Les aventures de Para forment un des traits les plus saillans et les plus singuliers du tableau général des affaires de l’Orient sous le règne de Valens. Ce jeune prince s’était échappé, à la sollicitation de sa mère Olympias, à travers la multitude de Persans qui assiégeaient Artogerasse, et avait imploré le secours de l’empereur d’Orient. Le timide Valens prit la défense de Para, le soutint, le rappela, le rétablit et le trahit alternativement. Quelquefois on permettait à Para de ranimer par sa présence les espérances des Arméniens, et les ministres de Valens se persuadaient que tant que son protégé ne porterait ni le diadème

    avec soin et érudition l’histoire de la dynastie des Sassanides ; mais c’est un arrangement contraire à toute raison, que de vouloir diviser la partie romaine et la partie orientale en deux histoires différentes.

  1. Pacatus, in Panegyr. vet. XII, 22 ; et Orose, l. VII, c. 34. Ictumque tum fœdus est, quo universus Oriens usque ad nunc (A. D. 416), tranquillissimè fruitur.