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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/122

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paisibles environ six ans, jusqu’à l’époque où une multitude de Scythes descendus des régions glacées du Nord les chassa de leurs foyers, et les précipita dans les provinces romaines[1].

Guerre des Quades et des Sarmates. A. D. 374.

En cédant à son frère le gouvernement du Bas-Danube, l’empereur de l’Occident s’était réservé la défense des provinces de la Rhétie et de l’Illyrie qui occupent un si grand espace sur les bords du plus grand fleuve de l’Europe. La politique active de Valentinien s’occupait sans cesse d’assurer les frontières par de nouvelles fortifications ; mais l’abus de cette politique excita le juste ressentiment des Barbares. Le terrain que l’on avait marqué pour y bâtir une des forteresses que projetait l’empereur, était pris sur le territoire des Quades ; ils s’en plaignirent avec tant de modération, qu’Équitius, maître général de l’Illyrie, consentit à suspendre l’ouvrage en attendant qu’il fût mieux instruit des volontés de l’empereur. Maximin, préfet ou plutôt tyran de la Gaule, saisit cette occasion de nuire à son rival et d’avancer la fortune de son propre fils. L’impétueux Va-

  1. La description de la guerre des Goths se trouve dans Ammien (XXVII, 5), dans Zosime (l. IV, p. 211-214), et chez Themistius (orat. 10, p. 129-141). Le sénat de Constantinople députa l’orateur Themistius pour féliciter l’empereur de sa victoire, et le servile orateur compare Valens sur le Danube à Achille dans le Scamandre. Jornandès passe sous silence une guerre particulière aux Visigoths, et peu glorieuse pour la nation gothique. (Mascou, Histoire des Germains, XII, 3.)