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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/153

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au-delà de l’Oxus et du Jaxarte, deux larges rivières dont le cours se dirige vers la mer Caspienne. La longue et mémorable querelle d’Iran et de Touran sert encore de sujet à l’histoire ou aux romans orientaux. La valeur fameuse et peut-être fabuleuse des héros persans, Rustan et Asfendiar, se signala pour la défense de leur pays contre les Afrasiabs du Nord[1] ; et le courage indomptable des mêmes Barbares résista sur le même terrain aux armées victorieuses de Cyrus et d’Alexandre[2]. Aux yeux des Grecs et des Perses, l’étendue réelle de la Scythie était bornée à l’orient par les montagnes d’Imaüs ou de Caf ; leur ignorance sur les pays situés à l’extrémité inaccessible de l’Asie mêlait beaucoup de fables aux idées qu’ils se formaient de ces contrées éloignées. Mais ces régions inaccessibles sont l’ancienne résidence d’une nation puissante et civilisée[3], qui remonte, par une tra-

  1. Ces guerres et ces héros se trouvent à leurs chapitres respectifs dans la Biblioth. orientale de d’Herbelot ; ils ont été célébrés dans un poëme épique de soixante mille couplets rimés par Ferdusi, l’Homère de la Perse. (Voyez l’Histoire de Nader Shah, p. 145-165.) Le public doit regretter que sir W. Jones ait suspendu ses recherches sur la littérature orientale.
  2. La description de la mer Caspienne, avec ses rivières et les tribus qui l’avoisinent, se trouve éclaircie avec beaucoup de travail dans l’Examen critique des historiens d’Alexandre, qui compare la véritable géographie avec les erreurs produites par la vanité et l’ignorance des Grecs.
  3. La première habitation de ces nations semble avoir